Histoire de Savigné

coeur de village Savigné

Le nom de Savigné (Saviniacus) est formé du nom d’un propriétaire gallo-romain ou du haut Moyen Age, Savin, et du suffixe -iacus. Savigné est cité à
plusieurs reprises aux 9e et 10e siècles. C’est un chef-lieu de circonscription administrative du temps de la viguerie. Pourtant Savigné connaissait déjà la vie dès le Magdalénien (15000 ans AV JC) sur des sites habités aux grottes du Chaffaud et de la Martinière où de très nombreux témoignages (outils, gravures, etc…) ont été répertoriés depuis le milieu du 19e siècle.

L’époque celtique a laissé les traces d’une implantation humaine importante, que ce soit la Grosse Pierre, le Tumulus du Gros Guignon, les enceintes de Malmort. L’époque gallo-romaine (25 avant JC jusqu’aux environs de 475) n’est pas en reste puisqu’une villa a été localisée non loin de l’église et que de nombreuses colonnes ont été retrouvées mais aussi des poteries, des fragments de tuiles, etc…

Les présences mérovingienne (Clovis – 480 à 750) puis carolingienne (Charlemagne – 750 à 1000) sont certaines et ont laissé nombre de pierres sculptées principalement sous forme de réemploi de colonnes romaines (le bénitier de l’église) ou de sarcophages dont les couvercles ornés de grandes croix rappellent singulièrement l’époque romaine au cours de laquelle les sépultures étaient cerclées.
Le bourg et l’église actuels sont d’ailleurs construits sur un immense cimetière dont on trouve la présence au travers de sépultures découvertes chaque fois que des travaux sont effectués.

Dès le 11e siècle, Savigné est le siège d’une viguerie (juridiction administrative médiévale) qui dépend du pagus de Brion (sorte de chef-lieu administratif). Il exerce alors un rayonnement certain et son curé est archiprêtre de Savigné et de Gençay qui dépend de l’archidiaconé de Brioux. Pendant toute cette période, sur l’autre rive de la Charente, le prieuré de Montazai jouit d’une réelle indépendance car il est rattaché à l’abbaye royale de Fontevrault. A cette époque, la communication entre les deux côtés du territoire se fait par un seul et unique gué, au Moulin de Savigné, très difficile d’accès notamment l’hiver lorsque la Charente est en crue.

Ancien lavoir

En 1829, lors de l’établissement du cadastre napoléonien, le gué du Moulin et le bac au Moulin du Tan constituaient les deux seuls points de passage
Par la suite un pont en bois fut construit mais la crue de 1861 l’emporta. Il fut remplacé par un pont métallique, inauguré en 1863 : Le pont Napoléon.

Commune essentiellement rurale, Savigné développera des activités artisanales dès le 19e siècle mais il faudra attendre la fin du 20e siècle pour voir s’affirmer son développement touristique et surtout commercial.


Zoom sur les Grottes du Chaffaud

Situées sur la rive droite de la Charente, au lieu-dit « Périgné » les Grottes du Chaffaud ont livré de nombreux vestiges préhistoriques : silex taillés, harpons aiguilles… ainsi que de nombreuses œuvres d’art datées de l’époque magdalénienne. Sur le site, on compte cinq cavités, dont la grotte du puits, la plus vaste et la plus célèbre.

  • La grotte du Puits est la plus grande des cinq grottes du Chaffaud. Elle tire son nom d’un puits karstique, constitué dans la roche calcaire qui surplombe l’entrée. C’est aussi celle où a été découvert le plus grand nombre d’objets mobiliers, dont un os de renne gravé de deux biches découvert entre 1834 et 1840 par André Brouillet, notaire à Charroux. Importante pour l’histoire de la Préhistoire, cette pièce est la plus ancienne œuvre d’art mobilier paléolithique découverte (avant 1845) et reconnue comme telle, après avoir été attribuée aux Gaulois. 
  • En aval, deux grottes sont situées dans la falaise dont la grotte des Pins.
  • Un peu en amont de la grotte du Puits se trouve une grotte intermédiaire, fouillée par Marcel Coquillaud, professeur du collège de Civray. En 1928 Marcel Coquillaud, a consacré ses vacances à la fouille de cette grotte. Outre de nombreux outils en silex, il a découvert plusieurs pièces gravées dont une lame osseuse portant sur sa face convexe une gravure de bouquetin. Cette pièce exceptionnelle est considérée comme l’un des chefs-d’œuvre du Magdalénien.
  • La grotte de la Fontaine également appelée grotte à l’âne domine la Charente. Jusqu’au milieu du 20è s., les femmes du village venaient rincer leur linge à la fontaine, aujourd’hui envahie par la végétation. L’âne qui transportait la lessive était abrité dans cette grotte.

A noter : une partie du site menace de s’effondrer, notamment à la « grotte intermédiaire », constituant un réel danger pour les visiteurs. L’accès à l’ensemble de la grotte est interdit, en attendant des travaux de sécurisation. Merci de respecter les restrictions et consignes de sécurité.

Un sentier d’interprétation permet de découvrir les grottes et la vie quotidienne de nos ancêtres en suivant le cours du fleuve Charente. Aménagé par la Communauté de Communes en 2003, « Le sentier de la Préhistoire » propose aux visiteurs du site de découvrir l’évolution de l’Homme, depuis les premiers hominidés jusqu’à l’homo sapiens. Huit panneaux jalonnent le parcours et apportent des informations sur l’environnement dans lequel vivaient les hommes du magdalénien.

Pour en savoir plus sur le site des Grottes du Chaffaud et ses vestiges : voir le document récapitulatif réalisé par « Les Amis des Grottes du Chaffaud »

Sources : L’association des Amis des grottes du Chaffaud – Musée d’archéologie national


Zoom sur le Tumulus du Gros Guignon

Il est situé sur la commune au lieu-dit Clerfeuille. D’un diamètre de 35 m pour une hauteur de 5 m, ce tumulus en terre contenait une voute à calotte de pierre et moellons. On y pénétrait par une entrée située à l’Est. Des fouilles ont été menées en 1883 qui ont permis la découverte d’un squelette, entouré de débris de fer et de bronze. Il s’agit d’une « tombe à char », sépulture rare en Gaule de l’Ouest. Les objets exhumés sont exposés au Musée Sainte-Croix de Poitiers.

Extrait de l’Indicateur,
description du Tumulus de Gros-Guignon

+ d’informations sur le Tumulus du Gros Guignon sur le blog « Quand Savigné vous sera conté ».


Zoom sur l’Église Saint Hilaire

A la lecture du testament du comte de Limoges : « In pago pictavensi … damus predicto cenobio …curiam Saviniacensis ecclesie … », soit « Au pagus de Poitiers… nous donnons au susdit monastère…la cure de l’église de Savigné ». On peut donc supposer qu’il y avait une église à Savigné au 8e siècle !

Elle était certainement construite sur un sanctuaire gallo-romain, hypothèse étayée par le fait que le pied d’un autel païen a été retrouvé et conservé. Au travers des siècles et des mésaventures (elle est partiellement détruite par des incendies), elle sera modifiée aux 15e et 19e siècles pour arriver à son apparence actuelle qui conjugue le roman et le gothique.

Description des autels, vitraux, statuaires et autres mobiliers de l’église Saint Hilaire : voir le descriptif


Source : association PARVIS (PAtrimoine Religieux VIenne Deux-Sèvres)


Zoom sur le Pont Napoléon

Savigné est une commune très étendue. Elle bénéficie de l’apport de la Charente, rivière qui séparait également la commune en deux parties.
Longtemps, le Gué du Moulin de Savigné et le bac du Moulin de Tan les reliaient. Un pont en bois fut construit, remplacé après sa disparition lors de la crue de 1861 par un pont moderne.

Cet ouvrage métallique et en pierre est inauguré le 5 mai 1863 par le Préfet de la Vienne. Deux plaques ont été apposées, dont l’une en latin évoque la construction de l’ouvrage, de type Eiffel. Sa traduction : « Sous le règne de l’empereur Napoléon III, sous le mandat d’Alphonse Levert, préfet de Poitiers, d’Hilario Gresy, sous-préfet, sous la direction d’Auguste Serph, maire en exercice, les habitants de Savigné ont construit ce pont de pierre et de fer, l’année 1863.» La seconde liste les membres de la commission municipale en charge de la réalisation.
Toujours en service, le pont Napoléon est à proximité de l’église Saint-Hilaire.


Aujourd’hui, la commune de Savigné œuvre encore et toujours pour améliorer la vie de chacun et de préparer demain, pour les générations futures. > Savigné aujourd’hui